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Comment les séries françaises ont-elles Détrône les séries américaine

Comment les séries françaises ont-elles Détrône les séries américaine

Comment les séries françaises ont-elles Détrône les séries américaine

Il est déjà loin le temps où les noms des «Experts», de «Dr House» ou de «Mentalist» donnaient des vertiges aux courbes d'audiences. Les séries américaines, qui trustaient 36 des 100 meilleurs scores en 2015, n'occupaient plus que 2 places du top 100 en 2016. L'année dernière, les plus beaux succès s'appelaient «le Secret d'Elise», «Sam» ou «Section de recherches», toutes trois françaises. Et le basculement se poursuit en ce début 2017 où l'on voit «Grey's Anatomy» sur la Une se faire doubler par «Fais pas ci, fais pas ça» sur la Deux.

Comment les séries françaises ont-elles Détrône les séries américaine

«La production américaine est de plus en plus pléthorique et pointue. Les récentes créations sont plus clivantes, moins adaptées à un public comme celui de TF1», réagit Xavier Gandon, directeur des antennes de la Une. Sur France 2, «Castle» est très loin de ses scores d'il y a quelques années, comme «NCIS» sur M6. La sixième chaîne a même dû déprogrammer deux séries américaines, «Once Upon a Time» et «Murder», fin 2016, à cause d'audiences catastrophiques. Pendant ce temps, les téléspectateurs se tournent vers la fiction française, qu'ils jugent plus proche d'eux.



«Suivre Clem sur TF1, c'est comme retrouver des amis ou des voisins avec des petits problèmes du quotidien», analyse Virginie Spies, sémiologue des médias. Rassurantes et familières, les séries françaises gagnent aussi en réputation. «La production est plus qualitative, portée parfois par des têtes d'affiche venues du cinéma (NDLR : comme Carole Bouquet et Nathalie Baye dans les Hommes de l'ombre, Charles Berling dans Glacé)», poursuit la spécialiste.



Une audace contagieuse


La créativité de Canal+ a engendré un cercle vertueux depuis cinq ans. Une sorte d'audace contagieuse qui s'est propagée sur les autres chaînes. Même M6 s'est relancée dans la production de séries maison, ce que font TF1 et France Télévisions depuis des années. «La fiction française doit compenser le déclin des séries américaines, nous confirmait en début d'année Frédéric de Vincelles, directeur général des programmes de M 6. C'est notre défi pour 2017, avec une politique qui se concrétise cette année, notamment avec les séries Glacé(NDLR : diffusée en janvier) et Quadras (prévue pour l'automne).»



Une étude présentée le mois dernier par Médiamétrie confirme la tendance : près de 3 Français sur 10 souhaitent voir plus de fictions hexagonales et 4 sur 10 estiment qu'il y a trop de fictions américaines.



Mais si les accros au made in USA désertent les grandes chaînes, ils se dirigent plus que jamais vers des offres plus spécialisées comme Canal+, OCS et surtout la plate-forme de streaming vidéo sur Internet Netflix, qui est sur le point de passer la barre des 100 millions d'abonnés dans le monde.





Pourtant la qualité est là
Moins d'audience sur les grandes chaînes mais des fans de plus en plus accros : voilà le paradoxe des séries américaines. «Il y a une vraie mutation du genre», analyse Nathalie Drouaire qui baigne dans le marché des séries télévisées depuis vingt-cinq ans. Après être notamment passée par M6 et Canal+, elle est désormais directrice des programmes de Numéro 23. «Les séries procédurales (NDLR : un épisode = une intrigue, comme dans Mentalist ou NCIS ) qui sont les traditionnels cartons de TF1, France 2 ou M 6, ont presque disparu aux Etats-Unis. Parce qu'avec l'émergence de nouvelles chaînes et des plates-formes de visionnage en ligne, chaque diffuseur essaie de se démarquer. Ce qui donne des séries ambitieuses avec des concepts forts, des modes de narrations inédits et une excellent qualité.»



En France, ces fictions de plus en plus spécialisées ne peuvent pas fédérer un large public et sont plutôt programmées sur des petites chaînes — Numéro 23 diffuse ainsi «Orange Is the New Black» —, des offres payantes ou sur les nouvelles plates-formes de streaming vidéo, Netflix en tête. Elles y attirent les sériephiles.



«L'avenir des séries américaines à la télévision française n'est pas forcément noir, nuance Nathalie Drouaire, il existe des pistes. Les coproductions internationales, d'abord. Il faut voir notamment ce que va donner Ransom (NDLR : projet franco-américain), bientôt sur TF 1. Ensuite, il faut s'appuyer sur des marques fortes, car il est compliqué de lancer des séries inconnues. C'est pour ça que l'on va voir la suite de Prison Break sur M 6 ou l'adaptation des films l'Arme fatale sur TF1, qui sont déjà des marques très identifiées.»

Comment les séries françaises ont-elles Détrône les séries américaineComment les séries françaises ont-elles Détrône les séries américaine

Sans appel. Si on regarde les audiences de la semaine passée, à chaque fois qu'une série américaine est diffusée face à une fiction française, elle perd systématiquement son duel.

Vendredi 3 février
«NCIS» (3, 6 millions de téléspectateurs sur M 6) battue par «Cherif» (4,8 millions sur France 2).

Samedi 4 février
«NCIS Los Angeles» (2,3 millions sur M 6) battue par «Meurtres à Dunkerque» (4,8 millions sur France 3).

Dimanche 5 février
Soirée cinéma.

Lundi 6 février
Pas de fiction française mais «Castle» (3,1 millions sur France 2) est battue par la série belge francophone «Ennemi public» (4,6 millions sur TF1)

Mardi 7 février
«Chicago Med» (3 millions sur TF1) battue par «Meurtres à Avignon» (3,6 millions sur France 3)

Mercredi 8 février
«Grey's Anatomy» (4,1 millions sur TF 1) battue par «Fais pas ci, fais pas ça» (4,3 millions sur France 2)

Jeudi 9 février
«Limitless» (2 millions sur M 6) battue par «Section de recherches» (6,3 millions sur TF1).